Fight, flight, freeze et fawn
Dernière mise à jour : 21 avr. 2023
Savez-vous à quoi sert le stress ? C’est un processus très utile à l’origine ! Quand une situation se présente à nous, nous allons évaluer à quel point elle nous semble dangereuse. C’est un réflexe de survie qui se fait automatiquement, mais les critères d’évaluation varient d’une personne à l’autre (nous y reviendrons la semaine prochaine dans un article sur les causes du stress). Si, au terme de cette évaluation (qui ne dure que quelques millisecondes), nous estimons qu’il y a un danger pour nous, alors notre corps déclenche l’état d’alerte et c’est ça qu’on appelle « le stress ». Le corps va se préparer à nous protéger face au danger, et pour y arriver il a 4 grandes stratégies : Fight, flight, freeze ou fawn.
Fight (ou combattre) consiste à faire face au danger en l’affrontant de face ou en cherchant activement une solution. En utilisant cette stratégie, nous prenons les choses en mains et nous partons du principe que nous avons la responsabilité et les ressources pour régler la situation. Par exemple : Si je vois un enfant en bas-âge tomber dans une piscine, je saute immédiatement dans l’eau pour aller le rechercher. La stratégie « Fight » est très utile quand il faut réagir vite et/ou quand nous avons réellement les ressources pour faire face à la situation. Le problème avec cette stratégie est quand on veut l’utiliser dans une situation pour laquelle nous n’avons pas de levier d’action. Dans ce cas-là, on peut dépenser beaucoup de temps et d’énergie pour peu de résultats, et surtout on prolonge l’expérience de stress puisque la solution vient tardivement (si elle vient). C’est une stratégie souvent utilisée par les personnes qui font des burnouts, ils dépensent beaucoup d’énergie à essayer de rétablir un peu de sens et de qualité dans un environnement de travail incohérent et oppressant jusqu’à ce que leur corps lâche et les oblige à s’arrêter. (Pour plus d’informations, voir l’article sur le « burnout »).
Flight (ou fuir) consiste à éviter le danger en s’en éloignant ou en faisant appel à quelqu’un d’autre pour s’en occuper. En utilisant cette stratégie, on reste dans une zone de sécurité parce qu’on part du principe qu’on ne dispose pas des ressources nécessaires pour faire face au danger. Par exemple : Si je vois un enfant en bas-âge tomber dans une piscine, je pars chercher le maitre-nageur ou je crie à l’aide. La stratégie « Flight » est très utile dans les situations qui nous dépassent et qui sont ou paraissent, de ce fait, beaucoup plus dangereuses pour nous. Le problème avec cette stratégie est quand on nourrit une peur à force de l’éviter, comme c’est le cas avec les phobies et les TOC. Si je pense que les microbes sont transmis par le toucher, je vais éviter d’être en contact avec certains objets et me laver les mains ou porter des gants régulièrement. À force d’éviter ces objets, je nourris ma croyance que c’est très dangereux de les toucher, et tel un cercle vicieux je les évite d’autant plus.
Freeze (ou bloquer) consiste à ne pas réagir face au danger et attendre qu’il passe. En utilisant cette stratégie, nous observons la situation et attendons qu’elle évolue avant de réagir. Par exemple : Si je vois un enfant en bas-âge tomber dans une piscine, je reste bloqué là sans rien faire et je regarde, comme pétrifié, tout ce qu’il se passe. La stratégie « Freeze » est très utile dans les situations où ne sait pas quoi faire. Si on ne sait pas quelle est la meilleure stratégie entre l’affrontement (fight) et la fuite (flight), alors il est sage de réserver son jugement pour plus tard. Le problème avec cette stratégie est qu’elle révèle parfois des conflits internes. Quand on reste inactif face à une situation, c’est la preuve que les choix se contredisent dans notre esprit : Je ne peux pas y aller, mais je ne peux pas l’éviter non plus. La question à se poser est pourquoi ? Quelles sont les croyances/peurs/enjeux qui m’empêchent de prendre une décision ? (Dans le même thème, voir l’article sur le « quiet quitting »).
Fawn (ou prétendre) consiste à attirer la sympathie de la personne responsable de notre stress. En utilisant cette stratégie, nous faisons preuve de diplomatie et de charme pour que la source de notre stress ait une belle opinion de nous et ne s’en prenne pas à nous. Par exemple : Je tiens un magasin qui est braqué par deux voleurs. Je crains qu’ils s’en prennent à moi alors je fais semblant de coopérer (Dans ce cas-ci, l’exemple de la piscine ne s’applique pas). La stratégie « Fawn » est très utile quand le stress vient d’une relation sociale à laquelle on ne peut échapper. Le problème avec cette stratégie est qu’elle ne peut pas durer sur le long terme. Au bout d’un moment, la peur se transforme en colère et la personne qui a beaucoup intériorisé sous son masque « fawn » implose et/ou explose et ce n’est jamais bon pour personne. (Pour plus d’informations, voir l’article sur la « sérénité »).
Ces stratégies se manifestent inconsciemment, elles apparaissent de manière réflexe sans qu’on ait de contrôle dessus. Le fait de se poser et réfléchir à la situation vient après, ce qui fait que vous ne pouvez pas toujours contrôler la manière dont vous réagissez. En comprenant mieux les stratégies que vous pouvez adopter, l’idée est d’éviter de s’enfoncer dans une stratégie qui n’est pas la plus adaptée. Par exemple, persévérer dans le « fight » alors que vous n’avez pas de contrôle sur ce qu’il se passe. Ou maintenir un niveau bas de connaissance et risquer de vous retrouver à nouveau en « freeze ». L’idée est de tirer des leçons et corriger le tir pour la suite.
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