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La communication non-violente


cnv psychologue welkenraedt christel leys

Est-ce qu’il vous arrive souvent de ne pas savoir comment vous exprimer quand vous avez quelque chose de délicat à dire ? Par exemple : vous devez dire quelque chose à un ami, mais vous savez très bien qu’il n’a pas envie d’entendre ça. Ou alors, est-ce qu’il vous arrive de faire des reproches à votre entourage, suite à quoi ils se vexent et la discussion part en dispute ? De nombreuses disputes pourraient être évitées si on modifiait légèrement la manière dont on parle. C’est précisément ce que la communication non-violente propose.

Que faut-il entendre par « non-violente » ? On ne parle pas de violence physique, même si je ne vous encourage pas à frapper qui que ce soit évidemment. On parle de violence psychologique, dans le sens où les reproches faits aux autres peuvent blesser et être perçus comme une forme d’agression. La CNV propose donc une règle simple à suivre pour s’exprimer de manière respectueuse et constructive, ce qui évite au maximum les conflits inutiles.


Pour présenter les étapes du discours CNV, on va le mettre en comparaison avec un autre discours non-CNV. Imaginez que vous êtes concentré sur quelque chose, et dans la même pièce que vous un membre de votre famille est bruyant. Vous prenez sur vous au début, vous essayez de faire abstraction du bruit, mais au bout d’un moment vous n’en pouvez plus et dites : « Tu fais trop de bruit, arrête stp ! C’est insupportable ! ». C’est un discours non-CNV dans le sens où pour la personne qui le reçoit, c’est un peu agressif et teinté de reproches. Voyons comment tourner notre discours différemment avec 4 étapes simples :


  1. Remarquer un fait. La première étape va être de parler des faits et de la situation de manière générale. Ce qu’il faut éviter ici, c’est le « tu » qui démarre un reproche. Je vous rappelle que vos émotions et ressentis dépendent de la manière dont vous percevez ce qui se passe autours de vous. Ce sont des perceptions, et c’est donc très subjectif. Face à une même situation, quelqu’un d’autre pourrait percevoir les choses différemment (cfr. L’indépendance émotionnelle). Pour reprendre notre exemple, nous pourrions commencer notre discours « non-violent » en disant : « Quand il y a beaucoup de bruit… » car dans cette situation, c’est le bruit le problème et non la personne en tant que telle, évitons donc le « tu ».

  2. Exprimer une émotion / un ressenti. La deuxième étape va être d’exprimer ce qu’on ressent en parlant en « je ». Car une fois encore, notre discours CNV est motivé par une situation que nous ressentons et percevons de manière subjective, ce serait donc injuste de laisser l’autre porter toute la responsabilité de ce qu’il se passe. Pour reprendre notre exemple, nous pourrions continuer notre discours en disant : « …ça m’empêche de me concentrer, je sens que je m’énerve et je n’arrive plus à réfléchir et faire ce que je dois faire… ».

  3. Exprimer un besoin précis. Ici encore, le problème vient de votre ressenti. Vous êtes dans une situation inconfortable, ce qui entraine automatiquement un besoin de la rendre plus confortable. En identifiant ce besoin de la manière la plus précise possible, vous rendez la tâche plus facile aux autres pour vous aider, et vous augmentez vos chances que la situation s’arrange pour vous. Pour reprendre notre exemple, nous pourrions continuer notre discours en disant : « …j’ai besoin de calme pendant encore 1h le temps de finir ce sur quoi je suis concentrée… ».

  4. Formuler une demande. Contrairement au discours non-CNV, on évite de donner des ordres. C’est pourquoi on va formuler une demande, ce qui laisse à l’autre la possibilité de refuser. Ça nous arrange un peu moins, mais c’est beaucoup plus respectueux ! Si vous n’avez pas de demande précise, alors vous pouvez terminer votre discours par « Qu’en penses-tu ? » ou « Est-ce que ça va pour toi ? ». Pour reprendre notre exemple, nous pourrions terminer notre discours en disant : « …est-ce que tu veux bien faire moins de bruit, ou continuer ce que tu fais ailleurs stp ?».

Nous passons donc de : « Tu fais trop de bruit, arrête stp ! C’est insupportable ! ».


À : « Quand il y a beaucoup de bruit, ça m’empêche de me concentrer, je sens que je m’énerve et je n’arrive plus à réfléchir et faire ce que je dois faire. J’ai besoin de calme pendant encore 1h le temps de finir ce sur quoi je suis concentrée, est-ce que tu veux bien faire moins de bruit ou continuer ce que tu fais ailleurs stp ?».


Ou commencer par la demande et ensuite l’expliquer. Ça marche aussi : « Est-ce que tu veux bien faire moins de bruit ou continuer ce que tu fais ailleurs stp ? Parce que quand il y a beaucoup de bruit ça m’empêche de me concentrer, je sens que je m’énerve et je n’arrive plus à réfléchir et faire ce que je dois faire. J’ai besoin de calme pendant encore 1h le temps de finir ce sur quoi je suis concentrée ».


Le discours CNV est un peu plus long, mais c’est un discours qui est plus calme, plus juste et plus respectueux de l’autre. Je vous invite à vous entrainer pour rendre ces étapes plus naturelles et spontanées. L’idéal étant évidemment de tenir ce discours là dès le début, sans attendre d’être super énervé pour parler à l’autre. Prendre sur soi et emmagasiner n’est jamais bon parce qu’on fini toujours par exploser.


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